L'efficacité de la cure thermale

cure rhumatisme

Le questionnement de l’efficacité de la cure thermale se confond souvent, et à tord, avec celui de l’efficacité de l’eau thermale. Certains ont été tentés de rechercher le seul effet pharmacologique de son principal agent, l’eau minérale naturelle (EMN). Il faut rappeler que dans le cadre de la procédure d’autorisation d’une EMN destinée à une utilisation en établissement thermal ou d’ajout d’une orientation thérapeutique à une station thermale l’exploitant doit produire à l’appui de sa demande une étude sur la base de laquelle l’Académie Nationale de Médecine, saisie par le Ministère de la Santé, est invitée à rendre son avis. Il s’agit d’une étude clinique qui rend compte des effets du traitement thermal dans sa globalité et non pas des vertus spécifiques de l’eau thermale, et c’est bien heureux qu’il en soit ainsi, puisque l’objectif est de statuer sur l’intérêt d’un traitement (la cure) plus que sur celui d’une substance (l’eau thermale et ses dérivés).

Pour autant, on ne peut nier que lorsque la cure thermale apporte un bénéfice thérapeutique au patient, l’eau thermale ne soit pas l’un des effecteurs de l’amélioration de son état de santé. De nombreuses études publiées dans des revues internationales à facteur d’impact ont comparé la balnéation en EMN à celle dans une eau de réseau chauffée, dont certaines ont été réalisées dans les conditions du double aveugle, toutes autres modalités étant par ailleurs identiques (chaleur, volume d’eau, protocole de soins…). Ces travaux ont régulièrement démontré la supériorité de la balnéation en eau minérale dans l’effet antalgique, principal bénéfice recherché lors de la mise en œuvre d’une balnéation chaude dans le traitement de l’arthrose. Ces constats rejoignent une observation empirique à caractère historique : la plupart des sources thermales ont été découvertes après qu’on a observé leurs bienfaits sur les animaux ou la population locale.

A Dax par exemple, où un légionnaire quittant la garnison abandonne son chien perclu de rhumatismes, et à son retour le retrouve revigoré par les limons thermaux de l’Adour… Ainsi donc, l’eau thermale produit un effet identifiable et reproductible, et il n’y a rien de miraculeux à cela.

Trois principes effecteurs isolés ou combinés sont à l’œuvre : la chaleur, la mécanique et la chimie.

La thermalité, c’est-à-dire la chaleur, qu’elle soit naturelle pour ce qui est des eaux méso et hyperthermales, ou acquise par réchauffement, est principalement utile dans la sédation des douleurs (activation du contrôle de porte, sécrétion d’endorphines…), la décontraction musculaire et l’amélioration de la perméabilité cutanée. L’effet mécanique ressortit à la poussée hydrostatique de la balnéation qui facilite la mobilisation articulaire, la circulation de retour, et à la percussion des douches favorable au drainage et à la détersion. Enfin, l’effet chimique est directement lié à la composition de l’eau, de ses minéraux et oligo-éléments. Parmi ceux-ci, l’action anti-inflammatoire du soufre et de l’ion bicarbonate sur les métabolismes ont largement été documentées.

Si aucun des trois mécanismes d’action de l’eau thermale n’est vraiment spécifique, leur combinaison fait de l’eau thermale un agent thérapeutique d’une richesse unique qui permet, selon la pathologie à traiter, de privilégier tel type de soin et donc de mobiliser tel(s) mécanisme(s).

resultats-attendus